Future Fund x Roundtable : investir tôt en “deal‑by‑deal” avec une communauté exigeante

Roundtable
Publié le
November 8, 2023
Last edited on
8
mn
Summary
Découvrir Roundtable
Roundtable est la première infrastructure européenne pour les investissements privés. Elle prend en charge toutes les opérations juridiques et administratives afin que les fondateurs, les investisseurs et les fund managers puissent se concentrer sur l'essentiel.

Christopher Zemina, ex‑Principal chez Speedinvest devenu business angel, a investi dans plus de 50 startups, dont quatre licornes. Il est aussi cofondateur de Friday Finance, une fintech revendue à Pliant début 2023. Sa communauté d’investissement, Future Fund, est désormais ouverte aux candidatures sur Roundtable.

Christopher nous explique comment il fait le tri entre les bonnes idées, pourquoi il consacre beaucoup de ressources à ses participations — et pourquoi il faut être « un peu fou » pour investir en early stage.

Points clés :

  • Roundtable structure le syndicat en deal‑by‑deal, simplifie l’accès aux dossiers et apporte du smart money via des opérateurs et co‑investisseurs.
  • Les membres choisissent leurs deals et composent leur portefeuille, tandis que la communauté mutualise l’analyse et renforce l’accompagnement des fondateurs.
  • Sélection rigoureuse, sector‑agnostique : ne passent que des idées vraiment venture, portées par des équipes ambitieuses sur des marchés extensibles.
  • Gouvernance légère, vision long terme : reporting laissé aux fondateurs, acceptation du risque/outliers et apport concret (intros clients/talents, fundraising, ressources).

Roundtable : Pouvez‑vous revenir sur votre parcours d’investisseur et vos débuts comme business angel ?

Christopher Zemina: Avant de créer ma première entreprise, j’étais analyste dans un fonds de VC. J’ai eu la chance de travailler au quotidien avec des entrepreneurs pendant des années. Nous examinions des centaines de pitch decks chaque mois, et j’ai développé une passion pour l’investissement en startups et l’accompagnement des fondateurs. Quand j’ai quitté le fonds pour lancer ma propre société, je ne voulais pas abandonner cet aspect‑là ; je suis donc devenu business angel actif.

Roundtable : Vous avez lancé un syndicat appelé Future Fund et vous l’ouvrez désormais à d’autres utilisateurs sur notre plateforme. Pourquoi ?

Christopher Zemina : Je crois au pouvoir de la communauté. En tant qu’investisseur, c’est plus agréable de partager les succès. Pour la startup, on maximise l’apport et la valeur en invitant des co‑investisseurs et des opérationnels dans notre syndicat. Et pour les investisseurs individuels, beaucoup préfèrent garder la main et investir deal par deal, en construisant leur propre portefeuille plutôt que de souscrire à un fonds à l’aveugle. Triple gagnant.

Roundtable : Qui souhaitez‑vous voir candidater pour Future Fund ?

Christopher Zemina : Tout le monde peut postuler. Je recherche particulièrement des opérationnels expérimentés aux parcours complémentaires pour rejoindre la communauté.

Roundtable : D’où vient le nom de votre syndicat, Future Fund ?

Christopher Zemina : Notre stratégie consiste à investir dans des fondateurs qui partagent notre vision d’un futur meilleur. Future Fund est aussi un clin d’œil à mon surnom “Fufu”. Je sais que cela sonne comme le « foufou » français — et il faut être un peu fou pour investir aux tous premiers stades de la vie d’une entreprise. Je voulais un nom accessible, personnel, à mon image : pro mais avec de l’humour.

Roundtable : Future Fund est‑il sector‑agnostic ?

Christopher Zemina : Oui. J’aime investir dans des choses que je ferais moi‑même si j’avais plus de temps. Mon background est fintech, donc j’y vois naturellement plus de dealflow, mais j’aime aussi investir en SaaS, climate tech, consumer, travel, logistique, IA, etc.

Roundtable : Comment sourcez‑vous et sélectionnez‑vous les deals ?

Christopher Zemina : Je m’appuie sur un large réseau dans la communauté entrepreneuriale : fondateurs, accélérateurs, opérationnels, investisseurs. Je surveille aussi de près les tendances technologiques, les ruptures de marché et les secteurs émergents, qui m’amènent souvent vers des startups innovantes.

Je suis également membre de nombreux syndicats ; cela m’aide à détecter les meilleurs deals et à observer les évolutions du marché.

Même si j’aime voir beaucoup de dossiers, je reste très sélectif au moment de parier.

Roundtable : Votre page syndicat indique que vous cherchez des entreprises ambitieuses et exceptionnelles. Comment les trouvez‑vous ?

Christopher Zemina : L’investissement early stage est davantage un art qu’une science. Il n’y a ni recette miracle ni check‑list. Un bon deal combine plusieurs éléments : la grinta de l’équipe, les dynamiques de marché adéquates, etc. Il faut écouter des gens très brillants et trier les idées. Je ne prétendrai pas ne pas avoir commis d’erreurs — la preuve se fait dans la durée.

Je refuse des deals pour de multiples raisons : je ne crois pas à la vision, à la scalabilité du modèle, je doute des unit economics ou je ne suis tout simplement pas passionné par le problème traité.

Il y a aussi beaucoup de personnes qui lèvent du venture pour des idées non‑venture. Construire quelque chose de grand est presque aussi difficile que faire quelque chose de petit ; les fondateurs doivent choisir des idées à la hauteur.

Roundtable : Vous dites vouloir syndiquer tous les deals où vous obtenez > 100 000 € d’allocation, et que les investisseurs ne doivent pas attendre trop de updates. Votre vision de la gouvernance ?

Christopher Zemina : Rien de spécial. Je veux poser les bonnes attentes dès le départ et attirer des investisseurs long terme. Je laisse les fondateurs maîtriser leur reporting ; je ne veux pas ajouter une couche de bureaucratie. Et il faut n’investir que ce qu’on peut se permettre de perdre.

Roundtable : Vous avez investi dans des douzaines d’entreprises en tant qu’angel, dont des licornes comme Revolut. Qu’est‑ce que cela vous a appris du risque ?

Christopher Zemina : Tout le monde veut minimiser le risque. Mais on n’atteint pas un succès significatif sans accepter la possibilité d’échouer. La peur de l’échec étouffe notre esprit d’exploration. Certains de mes bets les plus risqués ont été les plus rémunérateurs. Le venture est un jeu d’outliers : il faut embrasser l’échec, pas le craindre.

Roundtable : Vous précisez dédier “beaucoup de ressources” aux sociétés. Concrètement ?

Christopher Zemina : J’essaie d’être utile sur trois axes :

  1. Réseau — mises en relation avec fondateurs, investisseurs, partenaires, journalistes, clients et candidats.
  2. Levées — story equity, pitch aux bons investisseurs au bon moment.
  3. Contenus — partager les meilleurs articles explicatifs que j’ai identifiés sur des thèmes comme le recrutement, le go‑to‑market, le leadership et le développement personnel. Beaucoup de choses intelligentes ont été écrites par des gens plus brillants que moi ; je veux transmettre ces ressources aux fondateurs quand elles peuvent les aider.

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