Super Capital x Roundtable : une communauté publique pour passer à l’échelle de l’early‑stage en France

Roundtable
Publié le
January 9, 2024
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Roundtable est la première infrastructure européenne pour les investissements privés. Elle prend en charge toutes les opérations juridiques et administratives afin que les fondateurs, les investisseurs et les fund managers puissent se concentrer sur l'essentiel.

Corentin Orsini est l’un des associés fondateurs de Super Capital, une communauté active et en croissance de plus de 1 000 investisseurs.

En phase d’accélération, Super Capital est désormais une communauté publique sur Roundtable et prévoit de tripler la taille moyenne de ses tickets au cours des 18 prochains mois.

Corentin Orsini explique comment il est passé de blogs sur les meilleurs brunchs de Paris à la création de l’une des communautés d’investissement les plus professionnelles de France.

Key takeaways

  • Passée en communauté publique sur Roundtable, Super Capital veut accroître fortement sa base d’investisseurs et peser davantage dans les cap tables.
  • Focus early‑stage tech (SaaS, apps, services en ligne) avec début de PMF et premières recettes ; une poche pré‑seed dédiée aux sujets chauds (repeat founders, IA).
  • Services opérationnels pour les startups (ex. levée de dette, CFO part‑time), et mises en relation sectorielles.
  • Sourcing par analystes, avis d’experts de la communauté, investment memo et vote des membres ; véhicule collectif complété par des SPVs Roundtable quand c’est pertinent.
  • Les associés restent hands‑off ; les investisseurs choisissent leur niveau d’accompagnement (y compris siège au board) et bénéficient de tickets accessibles pour préserver la diversité.
  • Événements mensuels (Paris & en ligne), grandes rencontres annuelles ; la communauté apprend, investit et fait du business entre elle.

Roundtable : Votre parcours est très varié. Comment êtes‑vous devenu business angel, puis comment avez‑vous lancé la communauté Super Capital ?

Corentin Orsini : Ancien journaliste, je voyageais beaucoup en Silicon Valley, en Asie et à Londres, où j’ai découvert l’univers des entrepreneurs tech et du capital‑risque. Je voulais en faire partie. Je suis donc retourné en école de commerce, puis j’ai travaillé dans une banque d’affaires, en investissant principalement dans la tech. J’ai aussi créé de petites sociétés en ligne, dont quelques blogs food — j’étais affilié à TheFork à l’époque.

En 2017, j’ai commencé à investir de petits tickets dans des startups. Il était très difficile d’investir en early stage en France : les tickets étaient élevés et je ne pouvais investir que 2 000 à 3 000 € à la fois. Il existait quelques plateformes de crowdfunding et quelques communautés élitistes où « tout le monde se connaît ». C’était vraiment dur d’entrer dans ce jeu.

Nous avons fondé Super Capital en 2018. Nous faisions partie de la première vague de communautés d’investissement early stage en France. Mon objectif était de constituer une communauté pour accéder à de plus gros deals et rendre l’investissement early plus fluide. Nous comptons aujourd’hui environ 1 000 investisseurs actifs, c’est‑à‑dire des membres ayant investi au moins un ticket.

Roundtable : Super Capital a rejoint Roundtable en tant que communauté publique. Cherchez‑vous davantage d’investisseurs ?

Corentin Orsini : Notre objectif est de multiplier par cinq notre base d’investisseurs d’ici 18 à 24 mois. Nous voulons être beaucoup plus visibles et, pour cela, nous travaillons à la signature d’un très grand partenariat média. Être sur Roundtable nous donnera aussi davantage de visibilité, notamment à l’international. Notre enjeu, c’est trouver plus d’investisseurs et investir davantage — idéalement 300 000 à 500 000 € par deal. Aujourd’hui, nous investissons 100 000 à 200 000 €. Nous voulons doubler ou tripler ce montant pour peser réellement dans la cap table des sociétés.

Roundtable : Pouvez‑vous nous en dire plus sur votre thèse d’investissement ?

Corentin Orsini : Nous cherchons des sociétés tech early stage : SaaS, applications mobiles, services en ligne. Une part du modèle économique doit être liée au digital. Nous visons des entreprises qui ont trouvé leur product‑market fit, ont commencé à monétiser (cinq ou dix clients, par exemple) et génèrent quelques milliers d’euros par mois. Cela représente 80 % de nos investissements en seed. Le reste (20 %) est du pre‑seed, où nous regardons des sujets très chauds, comme des serial entrepreneurs et l’impact de l’IA.

Au‑delà de l’investissement, nous offrons aussi des services aux startups, par exemple les aider à lever de la dette ou recruter des profils clés (CFO part‑time, etc.).

Roundtable : Quel est votre processus de sélection des deals ?

Corentin Orsini : Il y a deux volets. D’un côté, notre véhicule collectif, que nous gérons nous‑mêmes. De l’autre, des SPVs sur Roundtable — qui fonctionnent un peu différemment.

Pour le sourcing, nos analystes trient les pitch decks et font des appels Zoom avec environ 50 entrepreneurs par mois. Ils nous pitchent ensuite — à nous quatre associés. Puis nous décidons d’approfondir la moitié environ (soit 20 à 25 deals).

Si nous maîtrisons mal un marché ou un produit, nous menons notre propre recherche. En général, nous sollicitons deux à quatre membres de la communauté pour évaluer la qualité de la startup et de l’équipe. Si nous avançons, nous rédigeons un investment memo (type executive summary) que nous partageons aux investisseurs. Nous avons besoin d’au moins 50 % de votants, et parmi eux 75 % doivent voter oui. C’est vraiment une décision collective.

Le deal peut être accepté ou rejeté. Même dans ce dernier cas, nous pouvons l’offrir via un SPV à la communauté, et chacun décide alors individuellement.

Roundtable : Quels sont les signaux d’alerte dans un pitch deck ?

Corentin Orsini : Une cap table problématique — par exemple deux ou trois associés “dormants” qui détiennent la majorité — est éliminatoire. Ou l’absence de fit entre équipe et produit. Autre signal fréquent : on ouvre le deck et on ne comprend pas ce que la société propose. Nous voulons comprendre en 30 secondes — c’est un exercice difficile pour certains.

Roundtable : Vous investissez 40 à 60 sociétés par an. Quel est votre niveau d’implication et que demandez‑vous à votre communauté ?

Corentin Orsini : En tant qu’associés, nous sommes plutôt hands‑off, mais nous mettons en relation les fondateurs avec des personnes utiles. Dans notre communauté de 1 000 investisseurs actifs, on trouve tous types de secteurs, de marchés et de tailles d’entreprises — de deux salariés à mille. Je tiens à préserver cette diversité. C’est aussi pour cela que nous gardons des tickets minimums bas et accessibles, autour de 2 000 € par deal et par personne.

Si un investisseur souhaite un siège au board, pas de problème. Nous, associés, n’en prenons jamais. Quand on investit dans 60 sociétés par an, on passerait nos vies en conseil. Parfois, la relation investisseur‑entrepreneur est très forte ; parfois inexistante. Nous laissons les investisseurs décider de la manière dont ils veulent aider les entrepreneurs.

Roundtable : Avec une communauté aussi large, comment maintenez‑vous la motivation ?

Corentin Orsini : Nous organisons beaucoup d’événements — au moins deux par mois : un dans nos bureaux à Paris et un virtuel où l’on traite de grands sujets. Nous avons aussi une très grande fête chaque année. Investir dans des startups peut paraître une activité individuelle, voire un loisir ; nos membres ont envie de discuter et de socialiser. Nous constatons même qu’ils font du business entre eux lors de ces rencontres. Quand nous avons créé Super Capital, nous n’avions pas anticipé cela. Mais aujourd’hui, nous sommes clairement community‑first — c’est dans notre ADN.

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