Celest.Science est une startup de climate tech qui aide les entreprises à anticiper et gérer les risques climatiques, en utilisant des modèles dopés à l’IA pour transformer des données environnementales complexes en insights clairs et actionnables. Leurs prédictions donnent aux décideurs des informations critiques pour renforcer la résilience opérationnelle, planifier et soutenir des stratégies de durabilité dans des secteurs comme l’agriculture, l’énergie ou la finance.
Pour accélérer sa recherche et sa stratégie go‑to‑market, l’entreprise a récemment levé 2 M€, dont plus de 500 000 € apportés par des investisseurs individuels et des business angels regroupés dans un SPV dédié géré via Roundtable.
Roundtable s’est chargé de la mise en place du SPV, de l’onboarding des investisseurs et des tâches opérationnelles/administratives associées, rendant le processus simple, rapide et efficace. L’équipe a ainsi pu se concentrer sur l’attraction des bons investisseurs : profils à forte expertise sectorielle, réseaux utiles et expérience entrepreneuriale.
Le cofondateur et CEO Léo Lemordant explique le déroulé de la levée — et pourquoi l’usage d’un SPV avec Roundtable a tout changé.
Points clés :
- Grâce au SPV de Roundtable, tous les investisseurs ont été regroupés dans un seul véhicule, simplifiant la gouvernance, réduisant la charge opérationnelle et créant un cadre de confiance pour toutes les parties — facilitant l’arrivée d’un plus grand nombre de profils et d’expertises.
- Le SPV Roundtable a rendu la levée fluide et efficace, y compris pour des engagements de dernière minute, avec de réelles économies d’échelle.
- Roundtable gère tout l’opérationnel et l’administratif du SPV (juridique, paiements, comptabilité, reporting), permettant à Léo et son équipe de se concentrer sur le choix des investisseurs et le développement.
Roundtable : Pouvez‑vous présenter Celest.Science et sa mission ?
Léo Lemordant : Nous avons fondé Celest.Science il y a deux ans pour aider les entreprises à mieux comprendre et anticiper les risques climatiques, de quelques semaines à plusieurs années. Nous exploitons un large éventail de données (météo, enneigement hivernal, humidité des sols, etc.) afin d’estimer la probabilité d’événements extrêmes (canicules, inondations, sécheresses). L’objectif est de donner aux risk managers — notamment en assurance — les insights nécessaires pour évaluer leur exposition réelle et adapter leurs opérations.
Contrairement aux prévisions météo classiques, nos modèles sont probabilistes : par exemple, ils peuvent estimer qu’il y a 15–20 % de chances qu’un événement se produise cette année, même s’il n’est survenu historiquement qu’à 1 %. Cette capacité d’anticipation fait la valeur de nos modèles.
Pour y parvenir, il faut mettre au jour les liens physiques derrière les événements. L’IA explicable nous y aide — c’est particulièrement pertinent pour l’assurance paramétrique et l’évaluation des événements composés, souvent négligés faute d’outils adéquats.
Celest.Science est le fruit d’une collaboration entre Pierre Gentine (mon ancien directeur de thèse) et moi. J’ai réalisé un doctorat à Columbia University (New York) sur les canicules et les interactions carbone‑eau ; j’ai ensuite cofondé une première startup, que j’ai dirigée pendant huit ans jusqu’à un exit en 2022. Mon cofondateur est devenu un expert de renommée internationale de l’application de l’IA à la science du climat, a fondé un centre de recherche à Columbia (budget 25 M$) entièrement dédié à l’amélioration des modèles climatiques par le ML, et a même été cité par le Comité Nobel de physique en 2024 pour ses travaux. Ensemble, notre mission est de relier la recherche de pointe aux besoins opérationnels des entreprises.
Roundtable : Racontez‑nous votre parcours de levée — et le rôle de Roundtable.
Léo Lemordant : Au départ, nous avons fonctionné 18 mois sans capital externe, en finançant cette phase avec nos fonds propres de fondateurs et un premier contrat client signé avec Zurich Insurance Group. Cela nous a permis de constituer l’équipe IA et de développer une première itération technologique.
Fin 2024, nous avons réalisé un tour pour accélérer le go‑to‑market, réunissant plusieurs types d’investisseurs :
- Un SPV géré par Roundtable, rassemblant une quinzaine de business angels ;
- Trois véhicules distincts : Plug and Play, Astorya.vc (fonds insurtech) et The Climate Club (groupe d’angels focalisé climate tech).
Au total, nous avons levé 2 M€, dont plus de 500 000 € via le SPV Roundtable. Les tickets dans le SPV allaient de 10 000 € à plusieurs centaines de milliers d’euros. Nous sommes ravis du profil des investisseurs :
- Stéphane Guinet, CEO de Kamet Ventures et ex‑membre du comité exécutif d’AXA
- Didier Valet, associé fondateur de Varsity.vc et ex‑DG délégué de Société Générale
- Christophe Neves, Chief Risk Officer chez Skyline, ex‑AIG
- Éric Mignot, CEO et cofondateur de +Simple
- Armando Mann, ex‑cadre Dropbox et Google
- Et plusieurs business angels experts du risque climatique, de l’assurance ou entrepreneurs (insurtech, risk management).
Roundtable : Comment s’est passée la collaboration avec Roundtable ?
Léo Lemordant : Avant Celest.Science, j’ai créé Enerfip (2014), plateforme de crowdfunding pour projets d’énergies renouvelables, cédée en 2022. Nous y utilisions intensivement des SPVs (j’ai présidé ~25 véhicules). Je connais donc très bien ce modèle et aurais pu gérer le SPV en interne.
Mais Roundtable retire toute la complexité de gouvernance : pilotage du véhicule, conflits d’intérêts, réglementaire, etc. Un tiers indépendant simplifie tout et renforce la confiance. À cela s’ajoute l’opérationnel (comptabilité, flux, relances paiements, reporting investisseurs, …) : tout est pris en charge, rendant le process beaucoup plus fluide et efficace, avec de vraies économies d’échelle.
Roundtable : Quels bénéfices opérationnels ont eu le plus d’impact ?
Léo Lemordant : L’onboarding investisseurs a été particulièrement fluide. Nous avons eu des engagements tardifs, proches de la date de closing initiale, et malgré cela, tout a été rapide et sans effort. Nous avons bouclé le SPV très vite, là où, par le passé, collecter des fonds auprès de multiples investisseurs pouvait être douloureux. Avec Roundtable, c’était extrêmement efficace.
Roundtable : Et le principal défi de cette levée ?
Léo Lemordant : Ce n’était pas tant trouver des gens prêts à investir, que choisir les bons : des personnes qui ajouteront de la valeur, maintenant et à long terme — celles avec qui on souhaite travailler et passer du temps. Concrètement, cela veut dire : accès aux bons réseaux, expertise sectorielle utile, expérience entrepreneuriale pour détecter les signaux et challenger le projet — particulièrement précieux en vue des levées futures et pour structurer la société (organisation, process) à mesure que l’on scale.
Roundtable : Le SPV vous a‑t‑il aidés à attirer les bons investisseurs ?
Léo Lemordant : Oui, clairement. Sans SPV, je n’aurais probablement pas réuni 15 investisseurs autour de la table ; 4 ou 5 au plus, et c’est déjà complexe. Le SPV simplifie la gouvernance, on peut multiplier les profils et donc les points de vue — une richesse pour le projet. Dans le SPV Roundtable, les investisseurs étaient tous français, mais sur l’ensemble du tour, nous avions aussi un américain et un allemand (via Plug and Play). C’est important, car notre marché est global et l’international est un objectif dès le premier jour.
Roundtable : Et votre propre onboarding sur la plateforme ? Succès de la levée ?
Léo Lemordant : Très simple. J’étais déjà investisseur sur d’autres deals Roundtable, donc familier de l’outil — je passais juste du rôle d’angel à celui d’entrepreneur. La levée est un succès : nous avons atteint l’objectif, même avec une sur‑souscription qui nous a permis d’être sélectifs. Nous avons réuni un pool d’investisseurs très aligné avec nos défis et ambitions.
Roundtable : Et la suite pour Celest.Science ? Vos priorités ? Un conseil aux fondateurs ?
Léo Lemordant : Avant la levée, nous avions surtout bâti le cœur technologique. La prochaine étape, c’est la mise en production commerciale : interface, industrialisation des modèles et transformation de la R&D en solution déployable à grande échelle — en bref, accélérer le go‑to‑market. Nous déployons d’abord dans l’assurance (priorité n° 1), puis l’énergie.
Mon conseil : tenez bon, surtout pour une première levée — c’est un défi mental. Il faut apprendre vite (juridique, négociation, structuration). C’est exigeant mais très formateur : on découvre un nouvel univers, on rencontre beaucoup de monde, et la réussite est un cap majeur. Utiliser une plateforme comme Roundtable aide beaucoup sur l’administratif et le juridique, laissant les fondateurs se concentrer sur l’essentiel : leur projet, les discussions investisseurs et la stratégie. Oui, je réutiliserai Roundtable si le contexte s’y prête — notamment pour syndiquer des angels via un nouvel SPV.
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