Mozza Angels x Roundtable : le syndicat “product‑led” qui investit tôt et aide les équipes à construire de meilleurs produits

Roundtable
Publié le
November 20, 2023
Last edited on
5
mn
Summary
Découvrir Roundtable
Roundtable est la première infrastructure européenne pour les investissements privés. Elle prend en charge toutes les opérations juridiques et administratives afin que les fondateurs, les investisseurs et les fund managers puissent se concentrer sur l'essentiel.

Mozza Angels est le premier syndicat européen piloté par le produit, s’appuyant sur un réseau existant de spécialistes produit de premier plan. Mozza Angels co‑investit aux côtés de VCs de référence, dont Gradient Ventures (le fonds IA de Google), Founders’ Fund, XAnge et Moonfire. Son portefeuille inclut déjà Roundtable, Green Got, PlayFetch, Groover, Omena, Homaio et Jitty. Le syndicat prévoit d’investir plus d’un million d’euros en 2024.

Mozza Angels fait partie des syndicats ouverts aux candidatures sur Roundtable.

Nous avons échangé avec Adrien Montcoudiol, CEO du start‑up studio Mozza, et Antoine Sakho, ex‑Head of Product chez Busuu, sur la genèse du syndicat, les profils recherchés via Roundtable et leur façon d’identifier les meilleurs investissements “product”.

Points clés :

  • Premier syndicat européen orienté produit, adossé à un réseau d’experts Product de haut niveau ; co‑investissements aux côtés de Gradient Ventures (Google), Founders Fund, XAnge et Moonfire.
  • Communauté ouverte, structurée par cercles. Un noyau “Core Angels” (leaders Produit sur invitation) + une communauté étendue accessible via Roundtable pour élargir l’accès aux deals.
  • Les membres apportent du dealflow (partage de carried interest) et renforcent l’accès aux tours ; sélection très exigeante pour ne partager que le meilleur avec le syndicat.
  • Chaque investisseur s’engage à aider les fondateurs 30 min/trim. (stratégie produit, hiring, orga Product…), apportant un vrai “smart money” rare en Europe.

Roundtable : Comment est né Mozza Angels ?

Adrien Montcoudiol : Nous avons démarré avec le product studio de Mozza — nous aidons les fondateurs à construire des produits solides et à les scaler, aux côtés de nos membres qui sont des leaders produit seniors issus des meilleures scale‑ups européennes.

Au départ, nous investissions à titre personnel dans quelques projets portés par d’anciens collègues. Roundtable se lançait, nous connaissions les fondateurs, et nous nous sommes dit : OK, investissons ensemble dans quelques sociétés pour renforcer notre réseau, notre capacité d’analyse des deals et notre savoir‑faire pour aider nos participations à construire un meilleur produit. Nous avons investi dans quelques entreprises et, en fin d’année, nous avons rencontré Antoine, lui‑même investisseur sur Roundtable. Nous nous sommes retrouvés autour d’une vision commune : bâtir en Europe un syndicat product‑led de haut niveau pour les meilleurs fondateurs en early stage.

C’est comme ça que tout a commencé. Cela fait maintenant dix mois que nous travaillons ensemble avec Antoine. Nous avons investi dans presque dix deals depuis. Notre vision : diffuser l’excellence produit dans l’écosystème early‑stage par l’investissement, en rassemblant au sein du syndicat les meilleurs profils produit d’Europe.

Roundtable : Pourquoi lancer un syndicat plutôt que rejoindre un syndicat existant ou investir seul ?

Adrien Montcoudiol : Les syndicats sont une excellente porte d’entrée vers le venture capital, avec la possibilité d’évoluer progressivement vers un fonds. À l’ancienne, il fallait lever auprès d’institutionnels — difficile sans track record. Le syndicat permet de construire ce track record dans le temps, d’augmenter progressivement les montants investis.

À court terme, il y a aussi d’autres motivations. La communauté, d’abord. L’angel investing peut être solitaire. Investir régulièrement ensemble donne un côté sport d’équipe : on partage, on apprend, on se challenge — j’adore le débat intellectuel que ça crée. C’est aussi du réseau, des relations de travail avec des pros de votre domaine.

Autre point : le dealflow et l’accès. Nous recevons beaucoup de dealflow de nos membres, incités à nous apporter des opportunités (ils touchent une part du carried interest). Et nous avons plus d’accès : ce n’est pas juste moi qu’on ajoute à la cap table — toute l’expertise derrière nous apporte de la valeur. Enfin, il y a le carry : nous ne nous rémunérons pas aujourd’hui, c’est un pari long terme (5–10 ans), mais ça compte dans la motivation globale.

Roundtable : Que signifie être une communauté publique sur Roundtable, où l’on candidate pour rejoindre votre syndicat (plutôt que sur invitation) ?

Adrien Montcoudiol : Nous pensons la communauté en paliers. Il y a un noyau “Core Angels”, sur invitation et réunis sur notre Slack : des product executives/leaders qui ont fait leurs preuves dans la tech européenne et scalé des start‑ups. Ils font partie de notre proposition de valeur auprès des start‑ups, car nous apportons toute cette expertise. (Exemples de Core Angels : John Vars de Mixhalo, Eveline Mozcko, ex‑Head of Product chez Blinkist, Jordane Giuly, cofondateur/CEO de Defacto, Vincent Nallatamby, CEO de Tempow.)

Ensuite, il y a un cercle élargi qui peut candidater pour rejoindre le syndicat — pas forcément limité aux professionnels du produit. Ce sont des investisseurs qui peuvent apporter de la valeur et du capital ; en retour, ils accèdent à notre dealflow.

Nous sommes plus de 50 dans le syndicat à apporter des deals, tous très bien connectés : c’est énorme en quantité et qualité. Nous restons très exigeants : nous ne partageons avec le syndicat que le top des opportunités.

Roundtable : Comment évaluez‑vous les nouveaux membres qui candidatent ?

Adrien Montcoudiol : Soit ce sont des opérationnels produit expérimentés ou des fondateurs : ils rejoignent alors la Core Community. Soit ce sont des investisseurs sans background produit, mais avec une capacité d’investissement significative (par ex. 50 k$ par an) : ils rejoignent plutôt le cercle élargi.

Roundtable : Contrairement à d’autres syndicats, vos co‑investisseurs ne sont pas passifs : ils doivent s’impliquer. Les candidats doivent‑ils le savoir ?

Adrien Montcoudiol : Oui, c’est un vrai différenciateur de Mozza Angels. Même avec notre “petite” communauté de 50 membres, l’engagement est très fort. La plupart des membres participent aux discussions, aux Q&A calls, et nous levons leur expertise sectorielle selon les deals — très utile.

Autre point de valeur : chaque investisseur s’engage à aider les fondateurs 30 minutes par trimestre sur un sujet stratégique : vision produit, recrutement, orga de l’équipe produit, etc. Ce sont des sujets où l’offre d’aide côté investisseurs est rare en Europe — c’est l’une des raisons d’être de Mozza Angels : il existe peu d’anges/VC vraiment “product‑driven”.

Pour les nouveaux membres arrivant via Roundtable sans expérience produit, ils intègrent la communauté étendue. Ils ne participent ni au sourcing du dealflow ni à la due diligence collective. Leur rôle est plus passif — donc moins de travail. Tout le monde y gagne : les start‑ups bénéficient toujours du soutien du noyau d’experts, et les membres du cercle élargi profitent de notre travail amont sans devoir s’y impliquer.

Roundtable : Pouvez‑vous détailler votre thèse d’investissement ?

Adrien Montcoudiol : Elle est assez large, car notre base couvre beaucoup de domaines : healthtech, proptech, fintech, etc. Nous investissons du pre‑seed au pre‑Series A — notre sweet spot. Des start‑ups très early, pas encore à l’échelle, avec des valorisations raisonnables, mais déjà des signaux de traction/PMF. Par ADN, nous privilégions les sociétés qui placent le produit au centre.

Roundtable : Un exemple ?

Adrien Montcoudiol : Omena. Une app fondée par trois femmes pour accompagner la ménopause : contenus, accès à des experts, communauté d’entraide — avec une forte rétention. Typiquement, nous avons détecté très tôt l’impact du service, même avec quelques centaines d’utilisatrices. Aujourd’hui, la communauté grandit et c’est très prometteur.

Quand Omena nous a contactés, elles avaient acquis 40 000 utilisatrices avec très peu de marketing, et 10 % des utilisatrices gratuites convertissaient en payantes. Chaque jour, 70 % de la base MAU utilisait le produit — énorme. À titre de comparaison, 50 % est déjà world‑class (niveau WhatsApp).

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