m‑ai club x Roundtable : communauté IA européenne & dealflow expert

Roundtable
Publié le
November 9, 2023
Last edited on
5
mn
Summary
Découvrir Roundtable
Roundtable est la première infrastructure européenne pour les investissements privés. Elle prend en charge toutes les opérations juridiques et administratives afin que les fondateurs, les investisseurs et les fund managers puissent se concentrer sur l'essentiel.

Nicolas Marchais est l’un des fondateurs de m‑ai club, une communauté dédiée à l’IA ouverte sur Roundtable. Il insiste sur l’importance de former le public à l’impact sociétal de l’IA et souhaite accélérer l’internationalisation de la communauté. Il est aussi rédacteur en chef des newsletters orientées IA millefeuille.ai (pour les lecteurs francophones) et muffin.ai (en anglais).

Points clés :

  • Roundtable permet de structurer une communauté d’investissement IA‑first à l’échelle européenne, reliant startups, capital et angels opérationnels, pour apporter une valeur stratégique bien au‑delà du financement.
  • Un comité d’investissement actif prépare des dossiers de qualité et anime des Q&A en direct, ce qui réduit la friction et améliore l’expérience à la fois pour les fondateurs et pour les investisseurs.
  • Le modèle de communauté publique sur Roundtable simplifie l’onboarding et permet aux membres de se concentrer sur l’engagement et la relation avec les fondateurs, plutôt que sur l’administratif.
  • m‑ai club donne accès à un dealflow IA distinctif et mobilise des opérateurs pour le recrutement et les premiers clients, tout en accélérant l’ouverture européenne autour de valeurs partagées.

Roundtable : Comment et pourquoi avez‑vous lancé votre communauté ?

Nicolas Marchais : J’ai quitté Spendesk, plateforme leader de spend management, plus tôt cette année. Avec des amis business angels, nous avons décidé de créer cette communauté d’investissement pour soutenir des entreprises européennes “AI‑first”.

La raison n° 1, c’est l’explosion de la demande côté startups : essor de l’IA générative, de la computer vision, etc. De l’autre côté, nous avons beaucoup d’experts IA, d’entrepreneurs et d’acteurs (juristes, …) qui veulent s’impliquer. Nous avons donc décidé de relier des startups au capital et à un réseau d’anges experts en IA. Ils travaillent dans les meilleures boîtes IA au monde et construisent les modèles utilisés par les entrepreneurs tech.

Nous aidons les startups sur deux axes : talent et clients potentiels. Beaucoup d’entrepreneurs/opérationnels de notre réseau sont décideurs ; quand nous investissons, les angels portent le produit en interne dans leurs sociétés.

Roundtable : Quelles sont vos préoccupations majeures sur l’IA, sur lesquelles vous voulez sensibiliser ?

Nicolas Marchais : Cette technologie aura un impact sociétal. Comme lors de l’arrivée des ordinateurs ou d’Excel : certains emplois disparaissent, d’autres naissent.

Pour nous, l’essentiel en Europe est d’apprendre en continu. Le risque principal, c’est que les générations plus âgées ne rattrapent pas le rythme et soient dépassées par des profils plus à l’aise avec les outils.

Deuxième enjeu : que feront les entreprises des gains économiques liés à l’IA ?

Trois options existent :

  • réduire les effectifs,
  • adapter le travail (p. ex. diminuer le temps de travail),
  • produire davantage et redistribuer aux salariés et actionnaires.

Troisième enjeu : nous voyons une mondialisation des services (après celle des produits). Des personnes en Asie de l’Est, faiblement rémunérées, utilisent l’IA et concurrencent par exemple un comptable en France. Avec la concurrence accrue, certains emplois qualifiés perdront face à d’autres géographies. Nous voulons préparer les gens.

Roundtable : Le marché IA est‑il saturé pour investir ?

Nicolas Marchais : L’IA avance par vagues : image, vidéo, texte (l’an dernier et cette année), et nous entrons dans une nouvelle ère audio. Toutes les entreprises logicielles auront des features IA, mais c’est très tôt : nous ne sommes qu’au début.

La différenciation reste floue tant la révolution va vite. Le moteur est réinventé tous les six mois. Si vous lancez une société, la question est : ce bon positionnement aujourd’hui le sera‑t‑il encore dans un an ? L’espace bouge très vite ; le marché est complexe et la différence entre fournisseurs n’est pas claire.

Roundtable : Parlez‑nous de la gouvernance et de l’implication attendue des membres.

Nicolas Marchais : Nous voulons un comité d’investissement actif : il source les deals et prépare la matière pour que chacun se fasse son opinion. Puis nous organisons un Q&A live pour répondre aux questions des investisseurs intéressés.

Nous ne sommes pas un VC. Notre devoir, c’est de préparer un dealflow de qualité. Nous faisons cela sérieusement depuis des années. Mais c’est l’argent des angels : à eux de faire leur due diligence et de décider. C’est très bien pour eux : ils ont l’accès, sans obligation d’investir. Nous conseillons de participer à la majorité des deals pour se construire un portefeuille solide.

Roundtable : Comment ça se passe quand un membre propose un deal ?

Nicolas Marchais : Il contacte l’un des trois membres du comité d’investissement. On fait un appel pour le contexte. Parfois, c’est hors scope d’emblée (équipe, produit, secteur — pas de deeptech chez nous, par exemple —, ou concurrence directe d’une société déjà financée).

Ensuite, nous creusons : appel aux fondateurs, clients, démos produit, puis présentation au groupe. Nous attendons en général au moins 50 % des angels partants. Si plus de 50 % ne veulent pas y aller, nous écoutons leurs arguments et tentons de convaincre. Si nous n’y parvenons pas, c’est qu’il y a un problème : nous n’y allons pas.

Roundtable : Combien de deals par an visez‑vous ?

Nicolas Marchais : Nous ne faisons pas de volume. Nous nous voyons comme une petite boutique. L’idée : 25 deals sur trois ans (soit 7–8 par an) ; nous en avons déjà quatre cette année.

Nous attendons les bonnes startups : ambitieuses, visionnaires, empathiques — des personnes bienveillantes qui respectent salariés et clients et mesurent l’impact de leur techno. Nous ne soutiendrons jamais des profils qui n’ont pas nos valeurs : esprit d’équipe, collaboration, empathie. C’est non négociable.

Roundtable : Quel profil d’investisseurs souhaitez‑vous rejoindre ?

Nicolas Marchais : Comme pour nos fondateurs, nous voulons des personnes qui partagent nos valeurs : team‑first, humilité, empathie, ambition.

Les communautés publiques Roundtable nous aident à élargir notre portée, notamment à l’international. Nous sommes trois admins français ; même si nous avons travaillé dans des boîtes internationales, notre réseau en Espagne, Royaume‑Uni ou Allemagne est plus limité qu’en France.

En Europe, il faut penser international dès le jour 1 : Roundtable est très utile pour trouver des acheteurs tech enthousiastes à l’étranger.

Roundtable : Que peuvent attendre les nouveaux membres en vous rejoignant ?

Nicolas Marchais : D’abord, un réseau de spécialistes IA partageant les mêmes valeurs, dans plusieurs verticales.

Ils bénéficient aussi de notre accès aux meilleurs deals, grâce à nos newsletters et à notre activité sur le terrain. Comme nous ne visons que des dossiers de haute qualité, nous pouvons proposer des opportunités auxquelles ils n’auraient pas accès seuls.

Un seed peut aller très vite : sans bon réseau, on rate beaucoup d’opportunités. C’est la force de l’expertise collective et de notre marque, face au solo.

Si les nouveaux membres correspondent à nos critères, nous leur apprenons les bases de l’angel investing : montants, risques, process. Nous partageons nos cadres d’analyse d’opportunités IA développés en interne. Et tous les trois mois, nous nous retrouvons (verre, réunion, dîner) avec le reste de la communauté.

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