Gladia x Roundtable : utiliser un SPV pour lever intelligemment et croître rapidement

Roundtable
Publié le
April 23, 2025
Last edited on
April 23, 2025
5
mn
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Roundtable est la première infrastructure européenne pour les investissements privés. Elle prend en charge toutes les opérations juridiques et administratives afin que les fondateurs, les investisseurs et les fund managers puissent se concentrer sur l'essentiel.

Gladia parie sur la voix comme prochaine interface entre les humains et la technologie — et bâtit l’infrastructure audio pour la soutenir. À mesure que l’IA générative et les agents vocaux se généralisent dans de nombreuses industries, la demande pour des solutions de speech-to-text en temps réel explose — et Gladia est au cœur de cette transformation.

En 2024, l’entreprise a levé sa Série A, qui lui a permis de constituer une équipe, d’accélérer sa croissance et de s’implanter aux États-Unis. Ce tour combinait des investissements de VCs et trois SPVs — dont l’un a été mis en place via Roundtable pour regrouper les investisseurs individuels, garder une cap table propre et simplifier la communication avec les business angels.

Nous avons échangé avec Thibaut Le Boulaire, COO de Gladia, sur leur stratégie de levée, les leçons apprises, et pourquoi, selon lui, les fondateurs doivent choisir avec soin leurs investisseurs — et ne travailler qu’avec ceux qui peuvent réellement apporter de la valeur.

Points clés :

  • Après un seed complexe avec une cap table fragmentée, Gladia voulait une structure plus propre pour sa Série A. Roundtable a permis de consolider les investisseurs individuels dans un seul SPV, réduisant la charge administrative, améliorant la communication et simplifiant tout le process.
  • De l’onboarding investisseurs, aux processus KYC/KYB et à la collecte documentaire, jusqu’à la structuration légale et la gestion du calendrier, l’équipe Roundtable a aidé Gladia à monter un SPV incluant des investisseurs étrangers, tout en gardant de la vitesse et de la visibilité.
  • Des angels stratégiques, dotés d’une expertise profonde en IA et de réseaux précieux, ont eu un impact réel sur la croissance de l’entreprise, le développement produit et l’expansion US.

Roundtable : Pouvez-vous présenter Gladia et votre mission ?

Thibaut Le Boulaire : Gladia est une entreprise B2B d’infrastructure audio IA basée à Paris et New York. Fondée en 2022, nous sommes aujourd’hui une trentaine de personnes. Nous fournissons des solutions speech-to-text, en temps réel et asynchrones. Nous sommes partis de la conviction que l’IA aurait un impact massif sur toutes les entreprises travaillant avec l’audio (call centers, contact centers, plateformes de communication, téléphonie, agents vocaux, etc.), et que cela mènerait à une explosion des applications vocales.

Nous avons commencé à voir de la traction en 2024, mais 2025 est l’année où tout s’est véritablement accéléré. On voit déjà l’audio AI s’intégrer dans des secteurs qui, au départ, n’étaient pas à l’aise avec cette techno — comme les call centers et le BPO. Les contact centers viennent nous voir avec des millions d’heures d’audio qu’ils veulent transformer en données actionnables.

Au fond, c’est simple : la voix est notre mode de communication naturel. Mais si vous ne tapez pas tout ou ne retranscrivez pas ensuite, tout ce qui est dit disparaît. Notre idée : capturer la voix, la convertir en texte, puis en extraire des insights — et rendre ainsi utilisables 75 % de ces échanges. C’est pour ça que nous avons lancé Gladia : bâtir un moteur audio puissant que toute entreprise créant des applications vocales peut facilement brancher.

Roundtable : Racontez-nous votre parcours de levée de fonds.

Thibaut Le Boulaire : Nous avons réalisé deux tours :

  • Seed en 2022
  • Série A au printemps 2024

Lors du seed, nous nous sommes retrouvés avec une cap table assez complexe : des investisseurs institutionnels et beaucoup d’individuels, chacun avec un très petit pourcentage. Ce n’est pas forcément mauvais, mais c’est compliqué : pour communiquer, il faut joindre des dizaines de personnes — pas toujours réactives, surtout quand elles détiennent 0,1 % ou 0,5 % de la société.

Roundtable : Donc, pour la Série A, vous vouliez faire autrement ?

Thibaut Le Boulaire : Exactement. On ne voulait pas répéter le même schéma. Mais, en parallèle, beaucoup d’individus voulaient investir. J’ai donc cherché une solution pour regrouper les angels dans un seul véhicule. C’est devenu une règle : tout investisseur individuel pouvait participer, mais uniquement via un véhicule commun.

Roundtable : C’est ainsi que vous avez découvert Roundtable ?

Thibaut Le Boulaire : Oui. Nos avocats m’ont dit : « Roundtable est la solution, ça va te simplifier la vie. » J’ai été mis en relation avec Alexis, très réactif. La levée est un processus complexe et très légal. Je ne suis pas avocat, donc j’ai beaucoup appris en avançant. Alexis a pris le temps d’expliquer comment fonctionne un SPV, la présence d’investisseurs étrangers, les implications, etc. Je me suis senti entre de bonnes mains dès le départ.

Roundtable : À quoi ressemblait l’onboarding ?

Thibaut Le Boulaire : Très simple. D’abord, les investisseurs confirment leur commitment. Ensuite, on téléverse les documents, les investisseurs passent les KYC/KYB, et une fois le juridique terminé, on peut recevoir les fonds. J’ai particulièrement apprécié la structure et la transparence du process : je savais exactement où on en était et quelle était la prochaine étape.

Roundtable : Et la plateforme en elle-même ?

Thibaut Le Boulaire : Très facile à utiliser. Construire la deal page, l’envoyer aux investisseurs, leur faire signer en ligne et confirmer : tout était fluide. Puis j’ai travaillé avec l’équipe Ops de Roundtable pour le juridique et l’incorporation du SPV. Ils ont géré la timeline et se sont montrés ultra réactifs, notamment quand on avait pris un peu de retard. Et plusieurs de nos investisseurs connaissaient déjà Roundtable et avaient eu de bonnes expériences, ce qui m’a encore rassuré.

Roundtable : Y avait-il des investisseurs internationaux dans le SPV ?

Thibaut Le Boulaire : Oui. J’avais beaucoup de questions : peut-on les inclure ? Quelles implications fiscales ? Quel impact pour Gladia ? On a été très bien accompagnés. Roundtable nous a présenté plusieurs structures possibles (investisseurs 100 % français vs. internationaux), avec les choix et implications de chacune — ce qui nous a permis d’avancer en confiance.

Roundtable : Vos principaux défis — et le plus grand bénéfice opérationnel de Roundtable ?

Thibaut Le Boulaire : On voulait éviter d’alourdir la cap table. À chaque décision, notifier tout le monde prend du temps. Quand d’autres individus ont voulu nous rejoindre en Série A, on savait qu’on ne voulait pas rajouter des lignes. Il nous fallait une structure unique pour gérer l’admin, le juridique et collecter toutes les signatures.

C’est ce que j’aime chez Roundtable : ils jouent l’intermédiaire. On n’était pas en contact direct avec chaque investisseur. Parfois, le lead du SPV nous sollicitait, mais on n’avait pas à gérer chaque relation individuellement. Gros gain de temps et d’argent : sinon, c’était plus de juridique, plus de docs, plus d’efforts — donc plus de coûts.

Roundtable : Qu’avez-vous accompli grâce à la Série A ?

Thibaut Le Boulaire : Trois objectifs :

  1. Structurer l’entreprise : nous étions en sous-effectif ; nous avons recruté les profils clés.
  2. Lancer un nouveau produit : quelques mois après la levée, ce qui a nettement amélioré notre top line — et qui est devenu la base de tout ce que nous construisons désormais.
  3. Déploiement US : nous faisions déjà beaucoup de business aux États-Unis, mais depuis l’Europe. Il fallait s’y installer, allouer du budget et en faire un marché prioritaire.

Roundtable : Le SPV et ses business angels vous ont-ils aidés dans l’expansion US ?

Thibaut Le Boulaire : Oui, l’accès à des personnes expérimentées a fait une vraie différence. Nous avons abordé le marché US avec humilité. Aucun de nous n’y était basé — prétendre maîtriser ce marché aurait été une erreur.

J’ai passé toutes mes vacances de Noël 2024 à appeler des fondateurs européens ayant déjà réussi leur move aux US. Ils ont été très généreux en conseils, et ces intros — souvent faites par nos investisseurs, notamment via le SPV — ont été inestimables.

Roundtable : Vos conseils aux fondateurs qui s’apprêtent à lever ?

Thibaut Le Boulaire : (rires) N’y allez pas… changez de secteur ! Plus sérieusement : gardez tout simple. Une levée est très complexe et jamais aussi rapide qu’on l’imagine. Le juridique prend des plombes. Sauf si vous êtes avocat spécialisé en venture, vous serez vite submergé.

Mon conseil : choisissez vos investisseurs et soyez prêts à dire non. En France, on a tendance à aborder la levée comme une faveur. Aux US, l’état d’esprit est différent : les fondateurs choisissent. Un investisseur n’agit pas par générosité : il parie sur votre potentiel et veut un retour. Filtrez. Mieux vaut moins d’investisseurs, mais des gens de confiance, qui ouvrent des portes.

Tout le monde vous dira « on va aider ». Demandez des preuves : à qui exactement peuvent-ils vous introduire ? Des intros chaudes, pas de vagues contacts LinkedIn. Montrez-moi la valeur au-delà de l’argent. Et s’ils ne peuvent pas ? Laissez-leur le FOMO. Si vous êtes en position de force, inversez la dynamique.

Roundtable : Avez-vous obtenu ce type de valeur des investisseurs du SPV ?

Thibaut Le Boulaire : Oui, absolument. Nos business angels ont été très utiles, chacun à sa manière : recrutement, GTM, marketing, crédibilité dans l’IA, etc. Les meilleurs sont occupés, mais répondent quand vous les sollicitez — ils ont du skin in the game. Ce n’est pas « je demande une faveur », c’est « si vous voulez voir votre investissement croître, aidez-nous ». Cet état d’esprit change tout.

Roundtable : Repasseriez-vous par Roundtable à l’avenir ?

Thibaut Le Boulaire : Oui, sans hésitation. Surtout si nous avons à nouveau des investisseurs individuels qui veulent participer.

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