Lancée en 2023 par Baptiste Hamel et Nicolas Douay, Better Angle est une société d’investissement portée par sa communauté et focalisée sur les startups tech early stage. Avec plus de 12 M€ déjà levés via deux véhicules, l’équipe a construit un réseau très select d’entrepreneurs qui sourcent ensemble et investissent vite.
Dès le départ, Better Angle a choisi le pragmatisme : ils s’attendent à ce qu’un petit nombre d’investissements génère la majorité des retours. Ils soulignent l’importance d’identifier et d’investir dans des « outliers » à très fort potentiel. Leur approche du power law combine l’instinct avec la data afin de garder une structure simple : ils ne mènent jamais les tours, ils suivent toujours.
Ils gèrent aussi une approche deal‑by‑deal en parallèle de leurs engagements. Les Special Purpose Vehicles (SPV) offrent d’excellentes opportunités pour augmenter l’exposition aux « outliers » performants et permettre aux investisseurs, même ceux qui ne font pas partie du fonds principal, de participer à la distribution statistique du power law qu’ils construisent.
Pour scaler leur modèle, bâtir une forte communauté d’investisseurs, fluidifier les syndicats et gérer la conformité, Better Angle s’est tourné vers Roundtable. La plateforme les aide à simplifier les opérations, proposer des opportunités flexibles et personnalisées à leurs 200+ LPs, et clôturer les deals plus vite (trois deals par mois en moyenne).
Baptiste Hamel, cofondateur de Better Angle, nous raconte l’histoire derrière Better Angle, leur philosophie d’investissement et le rôle de Roundtable dans leur croissance.
Points clés
- Better Angle utilise Roundtable pour construire et gérer sa communauté d’investisseurs, regrouper les investisseurs dans des SPVs, gérer toute la logistique des deals et simplifier la conformité.
- La plateforme permet des syndicats deal‑by‑deal, donnant à Better Angle la flexibilité de soutenir des secteurs spécialisés ou sensibles sans impacter ses fonds principaux.
- Les outils communautaires, la messagerie intégrée et les workflows de conformité de Roundtable permettent à Better Angle de scaler ses opérations, de garder la communication investisseurs sous contrôle et de conclure les deals plus vite.
- Roundtable introduit aussi des fenêtres de liquidité entre les tours, résolvant un point de douleur fréquent dans l’angel investing.
Roundtable : Pouvez-vous nous parler de vous et de votre parcours ?
Baptiste Hamel : J’ai commencé ma carrière chez Bpifrance comme analyste, aidant les startups à obtenir des financements publics (subventions, prêts). Je n’étais ni formé à la finance ni à l’ingénierie ; j’ai tout appris sur le tas : analyser des projets, comprendre les mécanismes de financement et accompagner les entreprises early stage.
Après quelques années, j’ai lancé et cofondé iii financements, un cabinet de conseil aidant les startups à naviguer les financements non dilutifs. En huit ans, nous avons levé plus d’1 Md€ pour nos clients. En 2023, j’ai cédé l’entreprise et facilité son intégration dans EPSA Innovation.
Roundtable : Quelle est l’histoire de Better Angle ? Comment la communauté s’est-elle formée ?
Baptiste Hamel : Better Angle est née en 2023, après la vente d’iii financements. Je voulais me consacrer exclusivement à l’angel investing. En construisant mon portefeuille, j’ai compris la loi de puissance (power law) du venture : environ 60 % des investissements peuvent échouer, mais quelques gros succès peuvent rembourser tout le fonds. Nicolas Douay et moi sommes arrivés à la même conclusion : en tant qu’angels, nous nous fions trop à l’instinct. L’instinct est important, mais insuffisant.
Nous avons donc décidé de créer une approche d’investissement plus structurée, combinant instinct et modèle mathématique pour l’évaluation des risques et la construction du portefeuille. Notre stratégie est « spray and pray » : il faut que le « spray » soit statistiquement solide, et le « pray » représente l’intuition. Se fier uniquement à l’instinct, c’est laisser ses retours à la chance — et ce n’est pas une stratégie.
C’est pourquoi nous avons créé Better Angle en 2023 et lancé en 2025 notre communauté sur Roundtable : professionnaliser notre activité d’angel, systématiser notre thèse et, surtout, bâtir un réseau fort d’investisseurs. Nous avons levé deux véhicules, Better Angle 1 et 2, qui ont déjà sécurisé plus de 12 M€ d’investissements, tous provenant d’entrepreneurs.
Roundtable : Quelle est la mission de Better Angle ?
Baptiste Hamel : C’est simple : nous sommes là pour gagner de l’argent. C’est l’objectif principal, pour nous et pour nos investisseurs.
Pour y parvenir, notre méthode est directe : accéder aux meilleures opportunités à une valorisation juste, pour maximiser le potentiel de retour. Nous visons trois deals par mois, principalement en pré‑seed ou seed.
Pour les startups, nous ne promettons pas d’implication « hands‑on ». Nous sommes clairs sur ce que nous offrons : du capital, l’accès à notre réseau et l’expertise de nos deux « exit‑founders ». Cela dit, nous sommes disponibles : temps, expérience, insights quand les fondateurs en ont besoin, sans chercher à prendre le contrôle. Les startups à ce stade ont besoin d’investisseurs qui ouvrent des portes, apportent du savoir‑faire opérationnel et soient des partenaires actifs. C’est là que le modèle communautaire intervient, et c’est pourquoi Roundtable nous convient si bien.
Roundtable : Dans quels types d’entreprises investissez-vous ?
Baptiste Hamel : Principalement des sociétés technologiques, au sens large. Nous avons investi aussi bien dans le quantique que dans des entreprises organisant des retraites d’entreprise. Le point commun : un cœur technologique ou propriétaire. C’est là que nous voyons le meilleur potentiel de gros retours.
Roundtable : Et géographiquement ?
Baptiste Hamel : Principalement en France, mais aussi en Allemagne, au Royaume‑Uni et aux États‑Unis. Nous explorons davantage l’Europe du Sud : Espagne, Portugal, Italie.
Aux USA, il s’agit souvent de sociétés fondées par des entrepreneurs français désormais basés là‑bas, donc fortement reliées à l’écosystème européen.
Roundtable : Sur votre page communauté, vous mentionnez « never lead, always follow ». Qu’entendez-vous par là ?
Baptiste Hamel : Le chèque moyen est de 100 K€, et nos SPV montent jusqu’à 200 K€. Les tours auxquels nous participons varient de 500 K€ à plusieurs millions.
Vu notre taille et les allocations demandées, nous ne sommes pas en position de mener. Nous n’avons pas le pouvoir de négociation pour fixer les termes ; nous suivons.
Donc, je regarde d’abord qui est lead et quels termes sont posés. Puisque nous ne négocierons pas, il faut être à l’aise avec la structure en place. On évalue le potentiel, on accepte les termes et on se positionne vite.
Roundtable : Qui compose votre base d’investisseurs ?
Baptiste Hamel : Presque exclusivement des entrepreneurs : ~90 % de nos investisseurs ont déjà créé, levé, vendu (ou parfois échoué) une startup. Ils viennent de secteurs variés, pas seulement la tech, mais partagent une expérience de construction « from scratch ».
Roundtable : Quel conseil donneriez-vous aux investisseurs qui n’ont pas le temps de suivre les tendances tech ?
Baptiste Hamel : Rejoignez la communauté Better Angle et investissez avec nous.
Notre but n’est pas de faire le pont entre non‑tech et tech, mais d’aider des entrepreneurs expérimentés qui n’ont simplement pas le temps de sourcer des deals et gérer les investissements eux‑mêmes.
Ils viennent chez Better Angle pour accéder à des deals qualifiés, des allocations compétitives, sans la charge de recherche, de due diligence ou de négociation. La communauté leur donne levier et visibilité, afin qu’ils puissent continuer à créer de la valeur tout en se concentrant sur leur propre business.
Roundtable : Pourquoi avoir créé une communauté sur Roundtable ? En quoi cela complète-t-il Better Angle ?
Baptiste Hamel : Deux raisons principales.
- Nous travaillons sur Better Defense, un spin‑off avec un venture partner focalisé sur la défense tech, toujours avec une approche power law. Certains deals de cette verticale ne sont pas alignés avec les valeurs de la communauté plus large ; plutôt que de les faire passer par nos fonds phares, nous utilisons Roundtable pour des syndicats deal‑by‑deal. Ceux qui veulent participent, les autres se concentrent sur d’autres deals.
- Plus pratique : certaines startups structureront leur tour via un SPV. Dans ces cas, nous proposons simplement de gérer le SPV pour elles via Roundtable. Ainsi, notre communauté de plus de 200 entrepreneurs peut renforcer sa position sur certains deals au‑delà de l’investissement initial dans le fonds.
Dans les deux sens : cela nous permet de traiter des deals spécialisés/sensibles hors fonds principal et donne plus de flexibilité aux investisseurs pour augmenter leur exposition à une opportunité donnée.
Roundtable : Comment la plateforme a-t-elle changé votre gestion opérationnelle ?
Baptiste Hamel : Roundtable joue un rôle stratégique. Notre principal défi avant était le temps et l’effort pour tout gérer manuellement. Roundtable prend en charge l’opérationnel : diffusion des opportunités, collecte des commitments, onboarding et KYC, conformité.
La conformité est cruciale : légalement engageante et chronophage. Je me sens plus sécurisé en l’externalisant à un tiers de confiance comme Roundtable. La plateforme clarifie ce qu’on peut ou non faire réglementairement. Un énorme soulagement : moins d’ambiguïtés juridiques et de risques opérationnels, et je peux me concentrer sur l’investissement et la communauté.
Au-delà de la structuration/gestion des syndicats, la plateforme nous donne de la flexibilité et un moyen intelligent d’aller au‑delà de notre modèle de financement principal. Toutes les opportunités ne rentrent pas dans une thèse unique ; Roundtable nous permet d’offrir des deals plus sur‑mesure tout en tirant parti de la puissance collective de la communauté.
Roundtable : Au‑delà de la charge opérationnelle réduite, d’autres avantages inattendus ?
Baptiste Hamel : Oui : la liquidité.
Roundtable ouvre la possibilité de liquidités intermédiaires entre les tours. Les fondateurs n’y pensent pas toujours, mais pour les investisseurs, pouvoir vendre des actions en cours de route est un avantage majeur. C’est un vrai point de douleur en angel investing, et Roundtable y répond.
Roundtable : D’autres fonctionnalités qui ont simplifié vos workflows ?
Baptiste Hamel : Oui. La messagerie intégrée est top : nous communiquons directement avec chaque investisseur engagé dans un deal. On s’assure qu’ils sont prêts, qu’ils ont les bons documents et qu’ils virent l'argent à temps. Cela garde tout sur les rails et nous permet d’être très efficaces et rapides.
Roundtable : Votre expérience avec l’équipe Roundtable ? Onboarding et communication ?
Baptiste Hamel : L’équipe est extrêmement réactive et facile à vivre. Je travaille surtout avec Alexis et Ilona, mais tout le monde est super : dès qu’on a besoin, quelqu’un est dispo.
La communication est très transparente. En cas de délai ou de souci procédural, ils préviennent immédiatement et trouvent une solution. L’équipe a un vrai mindset « solution-oriented », c’est appréciable. Nous en sommes à notre cinquième deal ensemble, et le process est fluide et efficace à chaque fois.
Roundtable : Un exemple où Roundtable a joué un rôle décisif dans un deal ?
Baptiste Hamel : Oui. Lors d’un tour, nous avons géré un SPV pour une startup. En prenant en charge le SPV, nous avons obtenu une allocation plus importante pour notre fonds phare, car nous avons simplifié la vie du fondateur.
Au lieu de dizaines d’appels individuels avec des angels à 10 K€, nous lui avons offert une alternative plus rapide et efficace. Nous avons rempli le SPV avec des investisseurs très pertinents de notre communauté, ce qui l’a aidé à clôturer plus vite et avec les bonnes personnes autour de la table.
Donc, au‑delà de la logistique, nous avons apporté une vraie valeur au fondateur et nous nous sommes positionnés comme partenaire clé.
Roundtable : Quelles sont vos priorités principales lors de l’évaluation d’une opportunité d’investissement ?
Baptiste Hamel : Tout commence par la performance financière : potentiel de retour. Si l’opportunité n’est pas assez grande, on n’investit pas—même si les fondateurs sont impressionnants.
Une fois le potentiel clair, tout se joue sur le fondateur : peut-il nous y emmener ? C’est LA question. Si on est convaincus, on partage le deal avec la communauté.
Roundtable : Vous avez choisi une communauté publique plutôt que privée sur Roundtable. Pourquoi ?
Baptiste Hamel : Même publique, l’accès est contrôlé. Nous approuvons chaque membre, donc c’est sélectionné. Cela nous permet de garder la qualité tout en bénéficiant de l’effet réseau.
Une communauté forte et visible est essentielle pour obtenir de bonnes allocations. Une fois que vous avez accès à un deal, il faut des gens prêts à le remplir ; cela demande du capital et de la confiance. Roundtable aide sur les deux. Des angels qui nous connaissaient vaguement, mais n’avaient jamais pensé investir avec nous, nous découvrent via la plateforme.
Cette visibilité est clé. Elle nous aide à atteindre des investisseurs que nous n’aurions pas rencontrés. Et elle nous permet de prioriser ceux qui ont déjà investi dans nos fonds phares : ils ont un accès anticipé avant l’ouverture au public.
Roundtable : Quelle est votre approche de la construction de communauté et comment comptez-vous la faire grandir ?
Baptiste Hamel : J’ai travaillé avec des milliers d’entrepreneurs chez Bpifrance puis chez iii financements. Ce réseau alimente aujourd’hui Better Angle.
Plus vous investissez, plus vous rencontrez de gens : cercle vertueux. Roundtable crée un environnement de confiance où tout le monde se retrouve. Nous faisons trois deals par mois ; nous connectons donc constamment de nouveaux investisseurs — fort effet réseau.
Roundtable : Quel avenir pour la communauté Better Angle ?
Baptiste Hamel : Nous préparons le lancement d’un troisième véhicule, Better Angle 3, et la levée d’un nouveau fonds d’ici 18 mois.
Roundtable : Votre avis sur la montée de l’investissement communautaire ? Faut‑il plus de communautés comme la vôtre ?
Baptiste Hamel : Oui, j’aimerais voir plus de communautés d’investisseurs — cela renforce tout l’écosystème. Et Roundtable le permet.
Traditionnellement, beaucoup d’angels écrivent des tickets de 10 K, 20 K ou 50 K, ce qui crée des cap tables très désordonnées. L’approche communautaire, portée par des SPVs, permet de mutualiser le capital de nombreux angels dans une structure propre. Tout est simplifié pour les fondateurs et les investisseurs, et cela crée plus de valeur pour tous.
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